top of page
Art'in Press

Les journées du patrimoine: excursion dans la campagne française

Dernière mise à jour : 20 déc. 2022


Les journées européennes du patrimoine c’est 25 000 événements et 16 000 lieux ouverts au public en 2022.Cette 39-ème édition était placée sous le signe du patrimoine durable.« Cette année, le « patrimoine durable » était mis à l’honneur, car le patrimoine est aussi une source d’inspiration pour penser la transition écologique. Notre patrimoine, qui a traversé les siècles, a tant à nous apprendre : sur les matériaux, sur les manières de construire, sur les réutilisations des bâtiments, sans cesse réinventés au fil de l’histoire. » Annonçait Rima Abdul Malak, ministre de la Culture lors d’un communiqué.





Historique des journées du patrimoine


Chaque année, plusieurs milliers de Français bénéficient de ce Week-end du patrimoine pour partir à la découverte des lieux culturels. En 2017, ce n’est pas loin de 12 millions de visiteurs qui ont franchi les portes des châteaux, musées, et autres monuments partout dans l’hexagone et outre-mer. Cette année encore, les grands lieux culturels ont vu leur taux d’affluence exploser.

Pour revenir à l’origine de ce concept, c’est en 1984, sous la présidence de François Mitterrand, que le ministre de la Culture, Jack Lang, instaure une journée porte ouverte dans les monuments historique. Le succès est immédiat, et le concept est reconduit l’année suivante et depuis lors, chaque année, à la même période, soit le troisième week-end de septembre.


Les pays européens prennent peu à peu l’exemple de la France est instaurent à leur tour ces journées du patrimoine, celles-ci sont instaurées officiellement en 1991 par le Conseil de l'Europe.

Aujourd’hui, presque 40 ans et une 50 aine de pays plus tard, ces journées se déroulent sous le nom d’Heritage day.




Le lien entre culture et patrimoine


« Quelles réalités le mot « culture » recouvre-t-il dans l’esprit de nos concitoyens ? De la définition héritée des beaux-arts à une vision beaucoup plus large intégrant le graffiti, les jeux vidéo, la mode ou encore l’industrie du luxe, le spectre du champ culturel est à géométrie variable ». C’est avec ce premier constat que commence l’article de Jean-Michel Guy, écrit en 2016, sur Les représentations de la culture dans la société française.

Mais quel rapport entre culture et les journées du patrimoine me diriez-vous ? L’essence même est pourtant là, devant vos yeux. La culture fait partie du patrimoine et inversement, les deux s’entremêlent et se complètent, intimement, au fil des époques.

Pour en revenir au concept de culture, celle-ci est plus largement perçu comme une somme de savoir et de connaissances. Elle se caractérise avant tout par sa polysémie. Puis la culture peut être aussi visualisée comme un ensemble d’us, coutumes et valeurs propres à une société humaine donnée. Après de nombreux débats, sur ce qui fait ou ne fait pas culture (parc d’attraction, téléréalité), il existe néanmoins un consensus social autour du patrimoine et des arts. Selon une étude du Crédoc pour le ministère de la Culture et de la Communication, pour 84% des personnes interrogée « visiter un musée » fait partie de la culture, contre 7% pour « les jeux vidéo ».




Et la mémoire dans tout ça


Au-delà d’une simple démocratisation de la culture, les journées du patrimoine travaillent grandement au travail de mémoire. Ainsi, elles jouent un rôle clés dans le maintien et la préservation de ce patrimoine matériel et immatériel au fil des années.

Tout comme le mémorial de la Shoah ou celui du camp de Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales, de nombreux lieux emblématique du territoire ouvrent leurs portes. Pendant ces deux jours, des centaines de personnes foulent ces lieux chargés d’histoire.

De plus, ces journées ont une réelle portée éducative, elle permet d’enrichir les connaissances de tout un chacun au sujet de son territoire proche. C’est aussi un moyen d’en apprendre plus sur l’histoire avec un grand H mais aussi la petite histoire. Celle racontée au détour d’un couloir, à travers les lignes d’un carnet, sur la toile d’un tableau, ou dans un cadre en bois.





La visite du moulin de Cougnaguet


Au sujet justement de cette petite et grande histoire, celle-ci nous a été conté à l’occasion de la visite du moulin de Cougnaguet. Après avoir suivi une route étroite et rocailleuse, avec à droite le court de l’Ouysse et à sa gauche des falaises grandioses aux allures de dinosaure, ce moulin fortifié, près de Rocamadour, nous ouvre ses portes à tarif réduit.

Après avoir passé les lourds bâtant d’acacia, l’univers du moulin s’offre à nous. Ses bancs de bois vieilli, permettent aux curieux d’attendre la visite suivante. Un chien de berger déambule çà et là, sous les caresses des enfants. Raymonde, encaisse les quelques visiteurs, une carte postale en noir et blanc accompagne les tickets.


Beaucoup de monde est présent aujourd’hui pour ces journées du patrimoine. Raymond et son mari Hubert, se chargent des visites et de l’accueil et un ami est venu leur donner un coup de main pour ce week-end. Les visites se succèdent tour à tour dans la bâtisse.

Nous attendons la prochaine pour éviter d’être trop serré et profiter au mieux du lieu.

Trois guident se relaient donc tour à tour dans le moulin, entre intérieur et extérieur, au fil des salles, les informations et anecdotes sont racontés.


Les derniers visiteurs sortent, nous laissant la place : la visite peut commencer.


Juste avant d’entrer, Raymonde nous prend en charge et nous présente le lieu. Situé au cœur d’une vallée encaissée, le moulin du 14e siècle a été construit par des moines cisterciens. Sur le chemin détourné de Saint-Jacques-de-Compostelle, il était alimenté par les cultures alentour comme la ferme des Alix, proche de Rocamadour.

Une fois dans le moulin, une odeur de farine emplit l’air. Cette odeur poudrée et gourmande qui rappelle les gâteaux des dimanches matins, les repas en famille ou les matins tôt chez le boulanger du village.


Armée d’un ingénieux système de cordage, Raymonde actionne le mécanisme du moulin, les rouages se mettent à tourner. Des décennies plus tard, chacune des ingénieuses machines, aux grandeurs démesurées, fonctionnent encore. Le matériau utilisé, du bois d’acacia, peut garder sa ferveur d’antan pendant presque 50 ans.

Puis un sac de farine était offert aux visiteurs qui le souhaitaient. Les petits comme les grands, pouvaient le temps de quelques instants rentrer dans la peau des meuniers d’autres fois, et récolter eux même la farine à la source.


La visite s’est terminée par une surprise organisée par les guides. À l’étage, demeure des moines puis du meunier et sa famille, un digestif local attendait les visiteurs : l’alcool de prune plus communément appelé eau de vie.


Dans cette vallée ou le vent frais de l’automne approchant, pouvait déjà se faire sentir, le moulin de Cougnaguet offrait le temps d’une escale un accueil chaleureux digne des rois d’antan.


Ouvert du premier avril au 31 octobre, Raymond et Hubert vous accueillent à bras ouvert, pour vous faire découvrir ce vestige historique.




Report et crédit photo Hélène Laval


Comments


bottom of page