En fin de journée, Sandra, sourire aux lèvres et visage pétillant, accueil artistes et bénévoles. Avec son père, Raphaël, et quelques amis, ils gèrent le festival. La 13ᵉ édition est lancée en ce samedi 25 juin.
L’ambiance est calme en ce début de soirée, les festivaliers ne sont pas encore là. Un vent suave souffle entre les ruelles de Cases-de-Pène, faisant virevolter les fleurs de laurier rose qui entourent la place. Le ciel est sombre au-dessus du village et les cigales cymbales, emplissant l’air de leur chant strident. Une odeur alléchante emplie l’air. Ce sont Les boles de picolat, préparées par Françoise et d’autres bénévoles. Il y a de cela une semaine, qui mijote tranquillement en attendant l’heure du repas. À l’autre bout de l’air d’Albarel, c’est le stand up, un restaurant basé à Espira-de-l’Agly qui propose lui aussi de quoi rassasier l’estomac des spectateurs. Contacté en début de semaine, ce duo de restaurateur s’est dévoué pour remplacer au pied levé le commerçant programmé à l’origine. Une première pour le stand Up et ses gérants, qui nous avoue « c’est la première fois qu’on sort de nos murs ». Un ensemble de plats froids, agencé dans un frigo, attendent l’heure d’ouverture pour être vendus, dévorés par les habitués de ce festival. « On est partis sur une base de 100 à 150 plats portions ». De quoi ravir les papilles et atténuer la faim de certains. Une faim d’ailleurs qui commence à pointer le bout de son nez. À l’abri des regards, les tables se dressent pour le repas des artistes et des bénévoles. Un instant convivial partagé avec cette grande famille autour de petits plats, préparés avec amour.
L’ambiance est chaleureuse, le ton jovial, les bénévoles sont heureux de se retrouver avant le départ de cette belle soirée. Au détour d’une conversation, nous en apprenons plus l’origine du festival. Il y a presque 30 ans, c’est un comité des fêtes qui faisait vibrer le village, et puis, en 2008, l’équipe s’est détournée de ce format pour monter le festival Cap à Cases.
À 20h, c’est l’ouverture des portes. Le duo de choc Christelle et Vincent tiennent la billetterie avec complicité et brio. Ce sont des jetons à bases de fécules de maïs qui font office de monnaie, que vous échangeriez contre pièces et billets auprès nos fameux hôtes. Ils vous permettront de consommer à votre guise tout au long de la soirée. Gare toute fois à ne pas les consommer, même s’ils restent comestibles, ils pourraient bien vous rester sur l’estomac.
C’est une ambiance 100 % locale qui se profile à l’horizon. Et c’est Okmio qui entame la soirée du côté de la petite scène. Un premier festival pour la jeune chanteuse aux chansons douces et au rythme poétique. À ces côtés, c’est le chemin de traverse que vous emprunterez, en déambulant avec légèreté sur ses notes de musiques et les cordes de sa guitare.
Plus tard, en tournant la tête du côté de la grande scène, vous pouvez voir Aoudé, et ses mélodies aériennes, se connecter à son âme d’enfant. Visualisant ces cabanes faites de bois, ces instants passés à jouer, à s’épanouir. C’est une invitation au voyage et un véritable retour en enfance qui se créé. Aoudé évolue sur scène, comme un poisson dans l’eau sous le sourire des enfants et le regard bienveillant des parents. Puis dans un autre registre, un large chapeau de cow-boy visé sur la tête, le chanteur du groupe Toronto avec son groove et sa voix rocailleuse foule les planches de la petite scène. Sous les platanes, l’énergie débordante du groupe de folk rock entraine les spectateurs dans la danse, initiant un madison improvisé pour le plus grand bonheur de tous.
Cette alternance judicieuse entre les différentes scènes tiens le public en haleine le temps des changements de plateau. Quelques minutes plus tard, c’est guitare à la main, coiffée d’un bandana rouge que Delf fait son entrée, sourire aux lèvres. Ses textes chantés en français, espagnol et catalan, portent les paroles d’une femme, mais aussi d’une mère, des paroles chargée en sensibilité. Avec sincérité, elle invite les gens à ouvrir collectivement et individuellement un peu plus leurs fenêtres. Jolie métaphore pour symboliser l’importance du lien humain, tristement fracturé depuis quelques années. Le temps d’un entracte sonore, le groupe Toronto attire de nouveau l’attention sur la petite scène avec leurs accords suave, invitant le public à partir en road trip dans l’Est Américain. David, José, Sylvain et Mumu vous emmènent dans leur univers folk et chaleureux américanisant sous fond de country électrifié.
Enfin, c’est Item rock et son chanteur aux cheveux de jais qui ne tarde pas à fouler avec assurance le sol de la grande scène. Une boîte à rythme à portée de main, c’est un véritable show de pure rock and roll qui enflamme le festival, les basses faisant vibrer l’air ambiant. Pour finir cette soirée, c’est dans une ambiance carmin que le dernier groupe, Rouge, s’élance sur scène. Au fur et à mesure des chansons, le public se masse peu à peu devant la scène dans une cohésion rafraichissante et familiale. Emmenant même quelques chaises en plastique au plus près des planches pour permettre aux plus fatigués de profiter de cette fin de festival.
La soirée se termine, les dernières notes s’évanouissent dans l’air. Les techniciens sont à pied d’œuvre pour ranger le matériel, tout le monde s’affaire, l’atmosphère est lourde, l’orage menace. Et malgré la fatigue, les sourires sont là. Les bénévoles, heureux de cette 13 édition, n’ont qu’une hâte, retrouver Cap à Cases dès l’été prochain.
Rédaction et Crédits photos Hélène Laval
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