Sur 10, nous pouvons bien classer ce film sur une note oscillant entre le 8 et le 9.
Pour résumer le film sans trop en raconter, on peut dire que ce film parle d’amour, de famille, de la réalité d’un pays. Le statut des femmes au Pakistan y est très justement décrit et par prolongement celui des femmes trans. C’est ainsi une sorte de plaidoyer contre l’homophobie au Pakistan. Contrairement à ce que peut faire penser le titre, Joyland, tiré du nom d’un parc d’attraction, le Pakistan n’est pas pour tous une terre de joie.
Réalisé en 2022 par Saim Sadiq, ce drame pakistanais traite le quotidien de Haider et sa famille et l’injonction de cette dernière à la paternité et au travail. C’est alors, qu’embauché dans un théâtre, il fait la rencontre de Biba, une femme trans, une danseuse à l’harmonie sensuelle et au charme magnétique. Partagé entre ses émotions et ses injonctions Haider, découvre une autre facette de la vie.
Cinématographiquement, ce film est une pépite artistique et scénaristique. Chaque séquence est construite telle une photos, réfléchis à le seconde près. Cette qualité photographique dans le film, palpable dans chaque scène, est semblable à un tableau.
Chaque personnage, à sa façon, transpire de réalisme. On les comprend, dans leurs faiblesses, leurs espoirs, leurs envies et leurs douleurs. Même le père, qui, au premier abord n’inspire que mépris par son comportement paternaliste et misogyne, montre sa défaillance et sa honte face au vieillissement de son corps. Nous n’irions pas jusqu’à dire que l’on éprouve de la pitié pour le personnage, mais sa construction est complète et réelle. Et c’est en cela que le personnage est appréciable. Outre l’homophobie, de nombreux sujets sont abordés à travers ce film, comme la quête de sois, la dépression, la condition de la femme et la notion de famille.
Un brin de déception, cependant concernant certaines scènes dont la compréhension m’a échappé. Lourdeur scénaristique ou scène manquante, on ne comprend pas les derniers instants du film, quand le personnage s’avance dans la mer. Ni même la « presque rencontre » entre les deux personnages principaux à l’hôpital, pourquoi Biba était là ? Pourquoi ce n’est que très succinctement abordé par la suite. Plein de questionnement qui participe aussi au réalisme de l’histoire, dans le sens où nous n’avons pas toujours toutes les informations en main. Mais cela nous perd quelque peu aussi et nous frustre en tant que spectateur.
Pour conclure cette analyse, nous retenons la beauté des images, la construction de celles-ci, et bien sûr la bande sonore et les costumes qui nous en mettent plein les yeux et les oreilles.
Rédaction Hélène Laval
Affiche du film Joyland - Allociné
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